Pâturage de gros bétail
Jusqu’à l’introduction de la stabulation dans la deuxième partie du 18ème siècle, l’alimentation des boeufs, chevaux, moutons et des chèvres s’effectuait grâce à la pâture dans la forêt où la végétation formait la base principale de l’alimentation du bétail. Le pâturage avait des conséquences néfastes pour la forêt. Les sabots des animaux tassaient le sol et endommageaient les feuilles ainsi que les bourgeons des jeunes plantes. C’est donc à partir du début du 13ème siècle que certaines zones forestières ont été interdites au pâturage pour protéger les forêts. En ce qui concerne le Grünewald, on retrouve des interdictions à l’exploitation agricole dans un édit du 14 septembre 1617 rédigé par l’archiduc Albert et l’archiduchesse Isabella ainsi que par une ordonnance de Charles VI du 15 septembre 1724. Ce n’est que dans la deuxième partie du 18ème siècle que la forêt n’était plus utilisée pour le pâturage suite à la modernisation de l’agriculture et à la culture de pommes de terre et de plantes sarclées consacrées à nourrir les animaux. Une succession graduelle des droits d’exploitation agricole dans la forêt a ensuite eu lieu au 19ème siècle.
Exploitation de litière
Vers la fin du Moyen Âge, l’exploitation de la litière du sol forestier est devenue une forme d’exploitation forestière très importante destinée à l’agriculture. Ainsi les habitants de la cour Anwen possédaient non seulement les droits de l’engraissement à l’aide de glands, ceux du pâturage forestier et de l’exploitation du bois de chauffage, mais aussi le droit de l’exploitation de la litière.
Lors de l’exploitation de celle-ci, les feuilles, les aiguilles et les plantes étaient collectées à l’aide d’un râteau pour ensuite être utilisées comme litière dans les étables. Suite à cette exploitation, la croissance des arbres baissait fortement et d’importantes quantités d’éléments nutritifs étaient enlevées à la forêt. Par la suite, seul le reboisement à l’aide de conifères peu exigeants, sur ces sols appauvris, était possible.
Engraissement des porcs
Jusqu’à l’introduction de la culture de plantes fourragères destinées à l’alimentation des animaux au 18/19ème siècle, les porcs domestiques étaient conduits au pâturage dans les anciennes chênaies et charmaies peu peuplées. Dès le Moyen Âge, le nombre d’animaux ainsi que le début et la durée de la conduite au pâturage tout comme les interdictions d’abattre des arbres «porteurs de fruits» étaient réglementés à l’aide d’ordonnances spéciales. Au Grünewald on trouvait par exemple une règle qui ordonnait, en fonction de la protection des jeunes arbres, l’interdiction de conduire les porcs au pâturage, tant que les arbres n’auront pas atteint leur huitième feuille.
Pendant longtemps, on évaluait la forêt par le nombre de porcs qui pouvaient y être engraissés et non — comme aujourd’hui — par la quantité de bois disponible. Jusqu’aux temps modernes, les rentrées d’argent étaient nettement plus élevées pour le pâturage de porcs que pour l’exploitation du bois. Au Grünewald, la recette de la mise aux enchères de l’engraissement était la seule source de revenus pour le souverain et ceci jusqu’à la construction de la première usine sidérurgique à Dommeldange en 1609.
Extraction du feuillage destiné à la nourriture des animaux
Depuis l’ère protohistorique et jusqu’au 20ème siècle, on ramassait, avant tout en hiver, le feuillage de la forêt pour l’utiliser comme nourriture supplémentaire des animaux. A ces fins, on utilisait de préférence le feuillage de l’orme, du frêne, du charme et du saule.
Pour le Grünewald l’engraissement des porcs fut réglementé comme suit:
«Les seigneurs de Heisdorff, Walferdange, Ober- et Niederanven ont le droit de conduire leurs porcs au pâturage de St. Remy à St. Gertrude. Les habitants de Bofferdange et de Klingelscheuer n’ont le droit de conduire leurs porcs au pâturage que jusqu’aux localités nommées Schetzelbach et Staffelstein. Les habitants de Sandweiler ont le droit de conduire leurs porcs au pâturage à travers toute la région du Grünewald, uniquement contre le paiement de 8 Groschen et 7 Soll pour une année. Les habitants d’Itzig ont le droit de conduire leurs porcs au pâturage également la nuit, et ceci de St. Dyonis à St. Thomas et contre un paiement de 7 Soll. Le droit au pâturage n’est destiné qu’aux habitants d’Anwen (Ober — et Niederanven).